mardi 7 décembre 2010

Le mythe de l'excellence ou la recherche de la perfection

Dès notre plus jeune âge, il nous est demandé d'agir de la façon la plus parfaite. À la maison, à l'école, certains critères nous sont enseignés afin d'agir d'une certaine manière. Les parents éduquent leurs enfants dans une recherche constante d'équilibre entre souplesse et rigueur afin qu'ils apprennent à vivre dans un monde où le moindre écart sera sanctionné d'une façon ou d'une autre. Ils les préparent à fonctionner le mieux possible dans un monde où l'imperfection est une tare.

À l'adolescence, les critères de perfection sont établis implicitement : l'apparence, les muscles, la popularité, la performance sexuelle (déjà!)... la liste est longue.

À l'université, les grands mots sont lancés : la recherche de l'Excellence avec un grand E! Sans trêve ni relâche, il va falloir performer, sous la férule de profs qui ne regardent même pas les 150 anonymes qui défilent à chaque session devant eux. De toute façon, leurs examens seront corrigés par des inconnus. La pression s'accentue.

Le monde adulte est sans pitié : tu es un peu fatigué, tu commets une erreur, une maladresse, et voilà que tu te retrouves au rang des accusés. Il te faut te justifier, t'excuser, promettre de ne plus recommencer, sous peine... de te voir expulsé, envoyé ailleurs, de te retrouver sans emploi... La pression devient très forte, elle devient même insupportable pour certains. Il y a un nom à cela : burnout. Certains futés détournent la difficulté en travaillant à leur compte, en partant à la campagne vivre le reste de leurs jours au rythme du soleil et des saisons. Ou ils changent de carrière.

Même la vieillesse impose ses critères : il faut vieillir en beauté avec la chirurgie esthétique, les crèmes rajeunissantes, les teintures, les régimes alimentaires et le look "jeune".

Qu'est donc la vie dans tout cela? Le fait de passer à travers ces pressions jour après jour, jusqu'à n'en plus pouvoir? Que nous faut-il pour nous réveiller de cette torpeur dans laquelle nous vivons, qui étouffe les cris de notre âme assoiffée de vraie et simple joie, de rencontres authentiques, de soirées paisibles au coin du feu, de marches dans la nature, de battements de coeur sereins et de silence? NON, NOUS NE SOMMES PAS PARFAITS. Et c'est bien ainsi. Nous faisons notre possible pour faire au mieux, au quotidien. Si la vie est une école de perfectionnement, alors donnons la chance au coureur. Chaque jour que je vis me permet de mieux me connaître, de découvrir les infinies facettes de la vie sur Terre. J'apprends sans cesse, je réajuste mes comportements, je suis en perpétuel changement.

Je me donne le temps de la découverte de moi et des autres, de la vie qui m'entoure. Je n'ai nul besoin de pression, de stress. J'apprends à mon rythme et mon regard sur l'autre se fait plus doux. En reconnaissant que je suis en développement, j'observe l'autre d'un autre oeil. Lui aussi est imparfait, lui aussi est en apprentissage. Je le laisse prendre son temps.

Je me retrouve dans la poésie de mon être profond, dans l'unité de ma vie dans le Tout. Je retrouve mes racines célestes et je me plonge avec délectation dans ma communion avec les Éléments. Tout est en lien avec moi : les étoiles qui me clignotent leur scintillement, le soleil qui me chauffe comme un brugnon, l'eau qui me caresse de sa fraîcheur soyeuse, l'air doux de la campagne qui fleure bon, le passant qui répond à mon sourire, mes proches qui se rapprochent encore, même les animaux qui retrouvent leur complicité avec moi, être de nature et de ciel.

Oui, c'est cela, VIVRE, dans sa perfection.

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